Jean Challié est né en 1880.
À 17 ans, il suit les cours de Gérôme en compagnie de Fernand Léger.
En 1900, il fréquente le cirque Médrano avec Picasso, Max Jacob,
Rouauld, Van Dongen... et débute une carrière prometteuse,
mais refuse toute manifestation officielle. Il peint le Loing avec Picabia,
son futur beau-frère, et, à Montmartre, se lie d'amitié avec Raoul Dufy.
À partir de 1909 et jusqu'à la guerre, il expose dans de nombreux salons
et galeries, et fait l'unanimité de la critique (Apollinaire, Vauxcelles...).
Gazé en 1915, il emménage à Étival, un village typique des plateaux
jurassiens, où sa famille maternelle possède une maison.
Le Jura l'inspire : paysages, neiges, travaux agricoles et vie familiale.
Entre les deux guerres, il est à nouveau présent dans les salons
et les galeries (Manzi-Joyant, Allard, Bernheim...). Il se rapproche de Vuillard.
Mais la seconde guerre l'isole dans le Jura. Il ne regagne son atelier parisien
qu'en 1942, pour y préparer une ultime exposition, mais une mauvaise grippe
l'emporte en 1943.
Cet ouvrage est la première monographie consacrée à ce grand peintre
injustement oublié. Laurence Buffet-Challié nous y fait découvrir de façon
extrêmement sensible la vie de son père. Elle le fait avec beaucoup de passion,
sans jamais tomber dans l'hagiographie.