« Je voudrais pouvoir offrir à chaque soeur une retraite dans mon ermitage. La nature est tellement belle, la solitude tellement apaisante que vous en oublieriez les scorpions et les serpents. »
Thérèse de Jésus écrit ces lignes le 25 septembre 1975 à Brahmapuri, au bord du Gange, où elle a enfin pu réaliser, deux mois auparavant, le rêve qui l'habite depuis tant d'années : « une petite maison très primitive de deux pièces, avec toit de tôle ondulée, sans électricité, au milieu des manguiers et autres arbres qui fourmillent d'oiseaux de toutes sortes. [...] En faisant de la gymnastique dans les rochers, je peux aller prendre mon bain dans le Gange qui coule en contrebas. Je n'ai jamais rencontré nulle part une telle qualité de silence : le silence d'une nature vierge qui vous recueille automatiquement. »
C'est sa dernière lettre. Un an après, la maisonnette est retrouvée déserte. Six mois plus tard, en avril 1977, l'autre disciple d'Henri Le Saux, Marc Chaduc, disparaîtra lui aussi de son ermitage de Kaudiyala, à 30 km de là. Jamais leurs corps ne furent retrouvés.