En cette fin des années 50, Laghouat n'est alors qu'une oasis,
où Tayeb, le père de l'auteur, occupe la fonction respectée de
«gardien des eaux», chargé de la bonne répartition de l'eau
dans les canaux d'irrigation, indispensables à la survie de la
collectivité.
Ce sont tous les petits riens qui constituent la vie du village
qu'évoque ainsi Lazhari Labter, sans prétendre faire oeuvre
d'ethnologue, mais en convoquant simplement ses souvenirs
d'enfant, à cette époque charnière, entre colonisation et
indépendance.
On y croise le taleb de l'école coranique mais aussi l'instituteur
de la République et ses «ancêtres les Gaulois», le muezzin,
les marabouts, des histoires terrifiantes de djinns et de
succubes, parfois aussi les soldats français en patrouille.
Ce qui est conté ici, c'est une vie souvent paisible, cocasse
parfois, mais que les malheurs n'épargnent pas. C'est le
quotidien de ces femmes et de ces hommes du Sud algérien,
humbles, courageux, s'accomplissant dans une vie digne et
riche malgré les épreuves de l'existence.