C'est dans une tribu africaine, dans le clan sara de Bakoh, au sud
de la république du Tchad, en Afrique centrale que l'ethnologue
Robert Jaulin a étudié de 1953 à 1959 les rites de la mort. Une étude
qui rompt avec la «comédie de l'adoption et de l'intégration», car
l'observateur scientifique lui-même a été initié.
Les jeunes sont introduits à la vie tribale par une mort jouée et
organisée, c'est le yondo qui fait l'objet principal de ce livre. La mort
inscrit en elle l'éternité, et toute vie rend compte d'un univers humain
au temps profond : passé et futur, terre des ancêtres, vie et récolte
nouvelles, femmes et affirmation initiatique des mâles, unités de droit,
de lignage et de résidence se conjuguent et se lient. La mort initiatique
doit permettre à la mort de prendre rang et place parmi les activités
de la vie sans plus s'opposer à elle.
Ce sont les écheveaux de cette vision cosmologique que se propose
de démêler La mort sara. Une analyse exceptionnelle, qui allie
intelligence scientifique et aventure personnelle d'une rare authenticité.