Un constat simple: il existait une cinquantaine d'États en 1945; on en compte presque deux cents aujourd'hui. À quoi correspond cette prolifération? Quelles sont les forces qui agissent derrière l'émiettement de la planète? Que laisse présager cette balkanisation généralisée? Ce phénomène est-il un facteur de paix grâce à la multiplication des impuissances, ou un facteur de conflits à cause des possibilités accrues d'affrontement?
Pour François Thual, la pulvérisation géopolitique à l'oeuvre dans de nombreuses régions du monde est une façon nouvelle de dominer, à laquelle les grandes puissances ont recours pour s'assurer le contrôle des «petits peuples», crispés sur leur narcissisme identitaire et leur aspiration à l'indépendance.
Mais qu'il forme le stade achevé de la mondialisation, ou, au contraire, qu'il prélude à de vraies régressions identitaires, l'émiettement de la planète constitue à coup sûr un des phénomènes géopolitiques majeurs du XXIe siècle commençant.