Le 22 juillet 1911, le tribunal d'Avallon,
dans l'Yonne, rend un jugement historique.
En condamnant à de la prison ferme les
gérants de l'institut éducatif et sanitaire des Vermiraux,
il prononce la première sentence exemplaire
en France à l'encontre d'un groupe de coupables,
pour corruption associée à des violences collectives faites à enfants
(travail forcé, maltraitances ayant entraîné la mort, viols, prostitution).
Révélée au grand jour par un journaliste de la presse nationale
(Gabriel Latouche, de L'Éclair), instruite par un juge
d'instruction, le juge Guidon, et un procureur, M. Grébault, qui
n'ont pas hésité à transformer une plainte contre des enfants -
pour rébellion et bris de clôture - en mise en cause des adultes,
l'affaire des Vermiraux a marqué grâce à ce procès une étape déterminante
de la reconnaissance des droits des enfants en France.
Cet ouvrage, en présentant les récits et les témoignages des acteurs
de l'époque, contribue à mieux comprendre la dérive d'une institution
sanitaire et éducative ainsi que les modes de complicités qui ont
permis de dissimuler ces crimes. Surtout, il met en lumière un dysfonctionnement
structurel propre à ce type d'établissement, indépendamment
des contextes géographique ou historique.