Le Faucon maltais, African Queen, Moby Dick,
The Misfits, Fat City, L'Homme qui voulut être roi...
Les films de John Huston sont dans toutes les mémoires.
Mais "à mesure que l'on prend de la distance, on s'aperçoit
à quel point on n'a pas vraiment su regarder cette oeuvre"
(Christian Viviani, Positif, 1988).
Le temps semble venu de reconsidérer la filmographie
foisonnante de John Huston. Une oeuvre singulière,
notamment parce qu'elle se situe à la confluence du cinéma
épique américain et d'un intimisme plus européen. Une
oeuvre peuplée de personnages atypiques, aventuriers
fatigués, faux pasteurs ou gangsters désabusés, tous jaloux de
leur liberté.
Huston, qui aurait eu cent ans en 2006, n'est pas moins
intéressant que ses personnages de celluloïd. Baroudeur
truculent, misogyne irascible et narcisse tyrannique,
il cultiva, devant la caméra de Preminger, Polanski ou Welles,
l'image d'un homme viril - un double d'Hemingway.
Christophe Leclerc nous invite à découvrir un autre Huston.
Esthète sensible, dandy curieux de philosophie et de
littérature, un Huston qui serait plutôt "un chat qui marche
comme un ours".