Sous la IIIe République, les vins de Bordeaux connaissent de belles réussites, mais les cycles de prospérité alternent avec les années difficiles. Le conseil général de la Gironde, composé d'hommes solidement ancrés dans le terroir, manifeste un vif intérêt pour toutes les questions liées à la vigne et au vin.
Face aux fléaux affectant périodiquement ce secteur de l'économie, les élus sont à l'écoute de leurs administrés et nombre de ces hommes de terrain témoignent en séance des désarrois des vignerons ou négociants de leur canton. Au fil des pages apparaissent les moyens mis en oeuvre pour participer à la gestion des crises et tenter de remédier aux menaces, initier des changements pour moderniser la viticulture et sortir les campagnes de leur torpeur.
Mais l'assemblée départementale rencontre bien des entraves : difficultés des finances locales ; manque de collaboration de certains maires ; relations conflictuelles en son sein, nées de ses divisions politiques, ou des motifs économiques, sources d'opposition entre négociants et producteurs, ou même propriétaires aux intérêts parfois divergents ; et surtout rapports tendus avec l'administration centrale pour de multiples raisons.
Malgré ces freins, le rôle du conseil général s'avère essentiel, à cette époque où s'amoncellent des menaces accrues et à répétition sur la vigne et le vin.
La lutte conduite par les élus de la Gironde, en ces temps sombres de crises, de fraudes, de maladies, illustre le combat permanent livré pour défendre le vignoble et offrir des vins de qualité.
À l'heure du changement climatique, il est sans doute utile de relire ces leçons de l'histoire.