En 2014, le corps électoral français s'étoffera de ceux qui
en 2002 n'avaient que six ans. Ils n'auront donc connu que
le Front national de Marine Le Pen, qui, depuis quelques
années, cherche à dédiaboliser et à crédibiliser l'extrême
droite.
Attaquer bille en tête les «tentés» du frontisme, et notamment
les plus jeunes, en leur assénant que leur vote
est immoral, raciste et xénophobe ne permettra pas de
les éloigner du FN. En revanche, montrer à tous en quoi
le Front national n'a pas changé, en quoi il est et demeure
un parti antirépublicain et combien la réponse au FN est
plurielle et doit s'envisager dans un projet de société global,
permettra plus sûrement de laisser le Front national
là où il doit rester, en dehors de la République.
En répondant à trois questions : Pourquoi le Front national
?, le Front national a-t-il changé, et le Front national est-il
soluble dans la République ?, nous passons de la compréhension
d'un phénomène aux chemins à emprunter pour
l'affaiblir durablement.