De la guerre d'Algérie au conseil des ministres, en passant par la sécurité de
l'Élysée au temps du général de Gaulle, les arcanes des services de renseignement
et la gestion des cabinets de Jacques Chirac, Michel Roussin a connu tous les
méandres de l'État, sa grandeur mais plus souvent ses servitudes.
Formé par la gendarmerie, il a exécuté au mieux les missions diverses qui lui ont
été confiées, sans perdre son quant-à-soi, en sachant se taire et assumer des
conséquences - y compris judiciaires - que d'autres, sans doute, auraient pu
assumer à sa place.
Aujourd'hui, «le gendarme de Chirac» parle après avoir, en dépit de pressions,
décidé de faire appel du jugement qui le condamne dans l'affaire dite «des marchés
de la région Île-de-France». Il estime venu le moment de faire le point. Fidèle à
son code d'honneur mais ayant su prendre du recul, n'ayant oublié aucune des
lâchetés ou vilenies qu'il a dû endurer, Michel Roussin retrace plus de quarante ans
d'une vie publique mouvementée, d'une sorte de «guerre de l'ombre» où, trop
souvent, les coups les plus bas proviennent des «amis politiques».