Le mois de février rappelle aux gens de la mer l'un des
anniversaires les plus douloureux de leur histoire.
Le 15 février, en cette année 1855, La Sémillante, frégate
de guerre en bois et à voiles, transportant environ 750
soldats et marins, ainsi que leur armement, est devenue le
jouet d'un ouragan sans précédent. Malgré la compétence
d'un équipage de haute qualification et d'un officier commandant
aguerri, le vaisseau se perdit corps et biens dans
les bouches de Bonifacio, en se fracassant sur les îles
Lavezzi. Aucun témoin n'a pu fournir la moindre indication
sur le déroulement exact de cet événement.
C'est dans un paysage d'habitude bucolique, sous un
soleil chaleureux, dans un écrin unissant le saphir du ciel et
l'émeraude de la mer, que se trouvent réunies les traces de
ce tragique destin. Les témoignages figés dans la roche
intriguent les estivants et les incitent au respect du souvenir.
Cet ouvrage rassemble et propose avec modestie les
éléments écrits ou recueillis dans diverses sources analysées.
Il tente d'apporter un peu plus de précisions sur les
circonstances dans lesquelles La Sémillante, orgueil de la
marine du Second Empire, placée sous les ordres du commandant
de vaisseau Gabriel Jugan, a connu son tragique
destin.
Un soir, les rochers des îles Lavezzi m'ont confié...