Jamais temps ne fut plus fécond dans la quête de
l'Espérance que le temps d'aujourd'hui. Plus avance le
cours du temps, plus violent est le combat. Les temps
qui viennent seront terribles. L'Espérance m'est apparue
comme le chemin périlleux, vertigineux, sans aucune
rambarde, entre la violence sauvage du sang et la violence
aveuglante de l'innocence.
Peut-être une fraternité essentielle se révèle-t-elle
entre celui qui ne croit pas au Père de toute fraternité
et celui qui ne croirait pas qu'une fraternité soit possible
sans la bienveillance du Père. N'est-il pas beau que
tous les hommes épris de vérité pérégrinent ensemble ?
N'est-ce pas dans ce pèlerinage qu'ils font l'expérience
du mystère ?
L'Espérance, c'est autre chose que l'espoir. Elle
ne s'appuie sur rien. Elle n'attend rien pour celui qui
l'éprouve. Elle est le don absolu. La confiance et l'amour
sans réserve. Aussi, ne peut elle éviter le mur de la mort.
Elle ne se fracasse pas sur ce mur. Elle le traverse. Pour
autrui.
Toujours fragile sera la Foi. Toujours fragile l'Espérance.
Mais l'une et l'autre plus fortes encore si l'on
apprend à vivre en vérité, dans la vérité mystérieuse de
l'Amour «qui peut tout, croit tout, espère tout, et qui
ne passera jamais».