Encore, le séminaire donné par Lacan en 1972-1973, constitue la mise en acte de l'invention de Lacan : l'objet a y est à l'oeuvre pour faire tourner la psychanalyse d'une pratique signifiante et symbolique vers une pratique de l'impossible et du réel.

Le point tournant c'est l'introduction de la jouissance dans le savoir psychanalytique. Non que la « jouissance » ait été auparavant absente de la psychanalyse ; elle y est toujours centrale. Il s'agit dans ce séminaire de tirer les conséquences jouissantes d'un inconscient qui nous dépasse. C'est encore que la jouissance revient dans ce vingtième séminaire explicitement comme ce qui excède le savoir, non pas pour se contenter d'un « je n'en veux rien savoir » qui nous déchargerait de toute question de l'inconscient, mais pour expliciter à partir de l'impossible à savoir la consistance du réel et de la jouissance.

« Vous n'avez qu'à aller regarder à Rome la statue du Bernin pour comprendre tout de suite qu'elle jouit, Sainte Thérèse, ça ne fait pas de doute. Et de quoi jouit-elle ? Il est clair que le témoignage essentiel des mystiques c'est justement de dire qu'ils l'éprouvent, mais qu'ils n'en savent rien ».

La question du « je n'en veux rien savoir », qui n'est autre que celle de l'inconscient, nécessite un parcours littéral, soit encore comme fonction de l'écrit, au-delà des fonctions du langage et de la parole déjà dégagées par un premier Lacan.

La transcription de ce cours reprend et parcourt Encore - souvent phrase par phrase, mot à mot, lettre par lettre - au fil de la jouissance et de sa compacité, de l'inconscient et de ses discours, de la fonction de l'écrit dans le discours analytique, de l'amour et de sa lettre, au fil dont se noue le borroméen du dernier Lacan.

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