
«Je nage, je nage, comme une alcoolique peut
boire, jusqu'à la disparition de ma conscience, de
mon identité, de mon tout. Nager, nager pour
apprendre à marcher, à vivre, pour retrouver un
semblant de dignité, compter les longueurs, aller
au-delà de mes forces, chaque jour davantage, tous
les jours, et selon une prescription médicale pour
tenter de chasser le monstre noir.
Apprendre ces mouvements de brasse coulée, le cou
allongé sous l'eau, souple pour éliminer les morsures
aux épaules, au milieu du dos, et savourer, dans la
plus grande solitude, cette tentative de réconciliation
avec soi-même.
Oui, nager, nager, pour tous les dépressifs, les
malades, et pourquoi, et au nom de quoi ? Il faut le
faire, ne cherchez pas à comprendre, c'est l'unique
solution, aucune autre !»
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