Alexandre Vampilov (1937-1972), considéré à juste titre comme un des artisans du renouveau du théâtre russe, est aussi l'auteur d'un ensemble de nouvelles auxquelles on n'a jusque-là guère prêté attention hors de Russie.
Les récits réunis dans ce cinquième recueil des Nouvelles sont sans doute les plus éloignés de l'univers théâtral de Vampilov. Il y a, de sa part, une prise en main du récit et l'acceptation de ses codes. Les descriptions, qu'on ne peut plus assimiler à de simples didascalies, ont gagné tant en ampleur qu'en profondeur et jouent un rôle de premier plan, éclairant et prolongeant l'intériorité des personnages ; la tonalité se fait plus méditative et devient plus grave.
Si bien des nouvelles des précédents recueils faisaient penser à des saynètes, on n'est ici pas loin d'avoir entre les mains de petits romans.