«A la suite de ces expéditions, de nombreux Guinéens et
autres Nègres capturés, certains même échangés contre des
marchandises autorisées ou achetées dans un commerce régulier
ont été ramenés au Portugal où ils se sont convertis en grand
nombre à la foi catholique. On peut espérer, avec la faveur de la
clémence divine, que si avec eux on continue d'avancer de cette
manière, des peuples entiers se convertiront à la foi ou du moins
qu'un grand nombre appartiendront un jour au Christ...
Par d'autres lettres, nous avons accordé jadis au susdit roi
Alphonse... de réduire les populations de ces territoires en
perpétuelle servitude.»
Pape Nicolas V, 8 janvier 1454.
«La visite de la Maison des esclaves nous remet en mémoire
cette traite des Noirs, que Pie II, en 1462, qualifiait de «crime
énorme», «magnum scelus».
Pendant toute une période de l'histoire du continent africain,
des hommes, des femmes et des enfants noirs, enchaînés, ont été
amenés sur ce sol étroit, arrachés à leur terre, séparés de leurs
proches, pour y être vendus comme des marchandises... Ils ont été
victimes d'un honteux commerce, auquel ont pris part des
personnes baptisées mais qui n'ont pas vécu leur foi.
Comment oublier les énormes souffrances infligées, au mépris
des droits humains les plus élémentaires, aux populations
déportées du continent africain ? Comment oublier les vies
humaines anéanties par l'esclavage ?
Il convient que soit confessé en toute vérité et humilité ce
péché de l'homme contre l'homme, contre Dieu...
Dans ce sanctuaire africain de la douleur noire, nous
implorons le pardon du ciel.»
Jean-Paul II, Gorée, 22 février 1992.