Les photographies racontent des histoires. Elles ont un langage et une écriture
que la photoethnographie considère comme étant une forme narrative à part
entière. C'est un texte visuel qui se suffit à lui-même, et celui qui le regarde
le «lit» de la même façon qu'un lecteur lit un livre.
La photoethnographie s'inscrit dans la perspective d'une anthropologie
interprétative. Luiz Eduardo Robinson Achutti, anthropologue et photographe,
«inventeur» de cette démarche, l'a pratiquée dans divers terrains de
recherche, que ce soit au Brésil ou en France.
Il nous propose, dans cet ouvrage, une conceptualisation et une méthodologie
de cette technique, des conseils d'utilisation, ainsi que la présentation du
travail qu'il a réalisé en deux lieux : un appartement parisien déserté par
«madame Émilie», son ancienne occupante décédée quelques années
auparavant, et les coulisses de la Bibliothèque nationale de France.
Vécues au quotidien ou dans le vif
d'une actualité immédiate, les situations
et les activités de la vie sociale ont
un caractère d'évidence qui masque leur
signification individuelle et collective.
Une lecture anthropologique de ce
quotidien parfois banal permet de
l'aborder de manière plurielle et transdisciplinaire
et de lui (re)donner un
sens dans la multiplicité de ses contextes.