Cet essai s'efforce de mettre en lumière une collaboration tout à la fois inattendue et inaperçue entre la Négritude et les droits de l'homme, entre un courant littéraire d'importance et un dispositif juridique de premier plan. Il s'attache à montrer ce que la Négritude a apporté et apporte aujourd'hui encore à ce dispositif a priori éloigné de son domaine de prédilection. Par son travail d'affirmation de l'humanité des Noirs, la Négritude a, de fait, prêté aux droits de l'homme un concours sans lequel ces derniers seraient restés sans réalité pour les personnes noires, et celles-ci, des sujets sans effectivité. L'ouvrage illustre donc parfaitement le fait que la littérature peut, dans certains cas, être très utile au droit en le complétant. Surtout, il renouvelle le regard traditionnellement porté sur l'oeuvre de la Négritude en mettant en relief l'immensité de la tâche qu'elle a réalisée relativement à l'humanité des Noirs et fait apparaître tout ce que ces derniers lui doivent et lui devront toujours. Les écrivains de la Négritude eux-mêmes ne furent pas conscients de cette dimension de leur oeuvre. C'est donc un livre que toute personne qui se vit ou qui est cataloguée comme noire devrait lire, mais aussi, au-delà, tout humaniste, voire tout anti-Noirs.