Figure de légende de la Légion Étrangère, les vies et la mort du lieutenant-colonel
Jeanpierre méritaient d'être approfondies. Fils de saint-cyrien mort au champ
d'honneur en 1916, Jeanpierre s'engage à 18 ans au 131e RI d'Orléans et entre à
Saint-Maixent quatre ans plus tard. À la sortie de l'École en 1937, il choisit la Légion
Étrangère qu'il ne quittera plus.
Jeanpierre va vivre tous les drames qu'a connus l'armée française entre 1940
et 1958. Jeanpierre a ressenti la défaite de 1940 comme un «tremblement de terre».
Comme après tout tremblement de terre, il y a des répliques. Elles ont été plus
nombreuses chez lui que chez la grande majorité des officiers qui ont connu l'ivresse de la
victoire au cours des campagnes de Libération. Que ce soit au Levant, dans la Résistance,
la Déportation, sur la RC 4, à Suez, Jeanpierre n'a éprouvé que l'humiliation de la
défaite. Il veut prendre sa revanche sur le destin. Devenu chef de corps, il forge un
instrument qui puisse enfin lui apporter la réussite. Il fait du 1er REP cette formidable
machine de guerre qui se révèle à son plus haut niveau pendant la "Bataille des
frontières". Le 29 mai 1958, son hélicoptère est abattu sur le djebel Mermera au moment
où il peut enfin savourer pleinement le fruit délicieux du triomphe. Titulaire de neuf
citations, deux fois blessé, grand officier de la légion d'honneur, il va donner son nom à
une promotion de saint-cyriens et à deux promotions d'officiers de réserve.
Chaque fois qu'il a pu, l'auteur a donné la parole au lieutenant-colonel
Jeanpierre au travers de ses rares écrits et de ceux de son entourage proche. Comme
le souligne le général Mercier dans sa préface, "il a abordé la biographie de Jeanpierre
aussi bien en historien qu'en soldat".