Ce livre aborde de façon plus ou moins exhaustive des questions relatives
aux guerres d'indépendance qui s'étaient déroulées dans les colonies portugaises
d'Afrique en 1960. En y faisant aussi la genèse de la révolution
portugaise de 1974, l'auteur veut surtout montrer les liens étroits entre cet
événement et les luttes de libération en Afrique. En 1960 précisément,
la plupart des pays africains accédaient pacifiquement à l'indépendance,
mais le Portugal refusait de se plier aux décisions de L'ONU. Par conséquent,
la seule alternative dont disposaient les mouvements de libération
comme le PAIGC, le Frelimo, le MPLA, le FNLA et l'UNITA, c'était
la lutte armée. Pour des raisons géostratégiques, le Portugal bénéficiait du
soutien politique et militaire de l'OTAN. Paradoxalement, les jeunes officiers
qui faisaient la guerre dans les colonies portugaises d'Afrique ont été
les propres fossoyeurs du régime fasciste au Portugal. Ils furent à l'origine
du fameux «Mouvement des capitaines» né en Afrique sur les fronts de
combat. Ils subissaient une série de vexations qui ne faisaient qu'augmenter
le mécontentement dans leurs rangs. Parmi ces facteurs de malaise, il y a eu
surtout les fameux décrets 373/73 et 409/73 qui créaient des inégalités dans
le système des recrutements et des promotions. Il se trouvait également que
ces jeunes recrutés étaient très marqués par les idées révolutionnaires des
années 1960. Ils démystifièrent donc la guerre en Afrique. Mais tout cela
se déroula sur fond d'impasse militaire. En effet, les guérillas nationalistes
étaient parvenues à assurer leur domination sur les terrains de combat.
Il fallait donc décoloniser rapidement. Mais, le gouvernement de Marcel
Caetano s'entêtait. Le «Mouvement des capitaines», né en Guinée et s'étant
déjà ramifié jusqu'en Angola, au Mozambique et en métropole, passa donc
à l'action et fit tomber le régime fasciste. Ce fut la révolution des oeillets du
25 avril 1974.