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En juin 1660, Louis XIV épouse l’infante d’Espagne, Marie-Thérèse d’Autriche. Choyée, fière de ses origines et admirée dans son pays pour sa beauté, sa vivacité et sa ferveur, elle fut adorée de ses sujets français mais dénigrée par une partie de la cour. Laide, naine, sotte et bigote, rien n’a été épargné à la « pauvre reine », sacrifiée par la postérité sur l’autel de son solaire époux et de ses radieuses maîtresses. Une relecture précise des sources, remises dans leur contexte, la révèle moins « pauvre » qu’il n’y paraît, conduisant en professionnelle la parade monarchique et incarnant sur le trône l’idéal de la Réforme catholique. Les « années Marie-Thérèse », de 1660 à 1683, furent les plus somptueuses et les plus joyeuses d’un règne dont elle fut la figure la plus authentique et la plus attachante.