Évangéliser, ou faire naître des communautés chrétiennes
dans des cultures qui n'ont jamais entendu parler du Christ, en
témoignant d'une espérance qui permet d'aller sereinement vers
demain au milieu d'autres systèmes de valeurs ou de croyances...
Telle fut l'expérience de Martin au IVe siècle. Martin de
Pannonie : un ancien soldat, fondateur de la première communauté
monastique d'Occident à l'instigation de l'évêque Hilaire de
Poitiers, et que, bientôt, les chrétiens de Tours réclameront comme
pasteur.
Or Martin était illettré, venait d'une région reculée et
lointaine de l'empire romain, ne parlait pas le gaulois des paysans
de l'ouest de la Gaule. Et pourtant en quelques années - de 371 à
397 -, il va devenir l'Apôtre des Gaules selon l'expression de son
biographe Sulpice Sévère, ce que rappellent encore aujourd'hui les
220 villes ou villages de France placés sous son patronage.
C'est à cette figure apostolique paradoxale et à sa «stratégie
missionaire» que s'est attachée cette première Petite Journée de
Patristique qui s'est tenue à Saintes le 21 mars 2009 à travers six
communications arpentant le champ des études propres à
l'Antiquité tardive (archéologie, histoire, prosopographie,
patristique, littérature et spiritualité).