En matière de migrations, le cas indonésien est exemplaire : aux nombreux mouvements spontanés, s'ajoutent les politiques de colonisation agricole assistée menées par les différents gouvernements depuis le début du siècle. C'est en fonction du raisonnement très simple selon lequel le développement de fronts pionniers suppose d'abord l'existence d'un contraste marqué entre régions très peuplées et régions peu humanisées, puis une dynamique susceptible de conduire les populations des régions densément occupées vers les espaces demeurés forestiers, que le problème de la colonisation des terres neuves et de ses conséquences au niveau de l'organisation de l'espace a été abordé.

Le premier livre (chapitres I à IV) rend compte du déséquilibre démographique qui oppose Java, Madura et Bali aux autres îles de l'archipel. Après avoir mis en évidence un premier et très ancien contraste fondé sur l'opposition entre Etats agraires et Etats marchands dont les rôles sont inégalement peuplants, l'accent est mis sur les conséquences déterminantes de la politique mise en oeuvre au XIX^e siècle par les autorités coloniales.

Le deuxième livre (chapitres V à VII) est consacré à la dynamique des migrations. L'analyse détaillée des grandes diasporas relativise l'ampleur des migrations javanaises, sundanaises, et balinaises sur le siècle écoulé. L'examen des différents facteurs de la migration permet ensuite de fortement nuancer les explications mécanistes corrélant surpopulation et émigration, pour insister sur l'importance des facteurs politiques et culturels. Enfin, l'étude des migrations organisées met l'accent sur leur rôle politique.

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