Ceci est un cri, un témoignage brut. On n'y trouvera aucun effet mélodramatique mais l'expression d'un homme blessé par la mort de son héros.
Son job, c'est de faire échec à la mort. Mais cette fois-ci c'est la mort qui a pris le dessus, et en plus, elle a écrasé, de façon horrible, son chef.
Ce garde du corps s'assimile à un gladiateur. La bombe ignominieuse qui a éclaté mélange ses images et ses références : ainsi Sergio de Mello est-il devenu « Samouraï »
L'homme qui parle ici est authentiquement humain : il crie, il pleure. Ce qu'il décrit est taché de sang : on ne peut donc garantir l'exactitude de ce qu'il a retenu.
Mais l'essentiel nous est offert : la douleur en partage d'un homme droit qui ne supporte pas l'horreur, mais devait dire l'indicible pour que nous n'acceptions pas la guerre avec indifférence.
Le texte de Gaby nous a ému, nous n'avons pas voulu le retoucher pour en respecter le ton unique et sans fioritures.