Singapour, en Occident, évoque d'abord
les riches heures de l'époque coloniale, puis l'insolent
succès, depuis les années 1960, d'une place financière et
commerciale devenue incontournable. En deux générations,
l'indépendance acquise en 1965 sous l'impulsion de Lee Kuan
Yew, a profondément transformé l'identité du «Gibraltar
d'Extrême-Orient». Le melting pot singapourien (Européens,
Chinois, Malais et Indiens), ayant en partage la langue anglaise
et sa culture, ne pouvait pas ne pas en venir au «storytelling».
Car cette cité-État est riche d'histoires individuelles.
Quand on pense Singapour et littérature d'hier, l'image
d'Hemingway, sirotant un Singapore Sling au bar de l'hôtel
Raffles sous les pales des ventilateurs, s'impose. Mais si l'on
pense Singapour et littérature d'aujourd'hui, pour mieux
la comprendre, alors il faut lire les auteurs de ce recueil,
représentants d'une culture mosaïque en plein devenir.