Nouvelles relégations territoriales
Le débat public paraît plus que jamais dominé par une
« géographisation » simpliste des problématiques territoriales
et par une idée erronée, quoique répandue, selon laquelle
le « périurbain » serait inéluctablement un bassin de relégation
et un réservoir du vote FN.
Or pour ouvrir la voie à une action véritablement efficace, en
une période où le super-territoire, la Métropole, semble être devenu
le nouveau sésame de l'intégration, il faut analyser « fractures » et
« relégations » avec quelque rigueur. Et surtout ne pas se contenter de
recycler l'opposition ville/campagne pour s'en tenir à une vision binaire et
statique occultant un monde à la fois plus complexe et plus dynamique.
Déjà faudrait-il se mettre d'accord sur le sens des mots employés
pour en parler. Qu'entend-on finalement par « périurbain » ou encore
par « banlieue » ? Y a-t-il derrière ces mots des réalités stables et
homogènes ? Il est permis d'en douter De fait, seule l'articulation
de nouveaux concepts, évoquant des formes de vie plutôt que de simples
ancrages territoriaux, paraît en mesure de décrire toutes les mobilités
à l'oeuvre.
Réunissant acteurs de terrain et chercheurs, cet ouvrage tente
un diagnostic, évalue les actions déjà engagées et formule des
propositions. En une période de refonte de la politique de la ville et de
réforme territoriale, l'enjeu d'une telle approche croisée, intégrant les
questions sociales, économiques et environnementales, paraît crucial.