Cosimo Trono interroge les rapports essentiels - aussi bien
pour Freud que pour Lacan - existants entre lecture, écriture et
psychanalyse. Tout lecteur est confronté à un défaut de traduction
(refoulement) vis-à-vis de son dialecte privé. La question
(de l') hystérique nous révèle qu'il n'y a de sens que dans
l'interprétation du roman individuel. Freud a interrogé nos
maîtres, les poètes, pour abandonner la neurotica, alors que
Lacan, par son retour à Freud, nous invite à trouver dans la fiction
la part de vérité qui se dérobe au regard des neuro-sciences.
Depuis Aristote l'interprétation littéraire avance vers un
désir du lecteur de plus en plus dégagé de l'Un-position du texte.
Car il n'y a pas d'analyse - y compris littéraire - sans que l'analysant
ne devienne le lecteur-interprète de ses propres hiéroglyphes.
Dante, Proust, Flaubert, Poe, Baudelaire, Eco et
d'autres écrivains, analystes de papier (au sens noble de papyrus),
confirmeront que le transfert-à-l'oeuvre est indispensable à
la réalisation du rêve de tout lecteur : se lire.