«J'ai combattu le traité
établissant une Constitution
pour l'Europe. Il constitutionnalisait
un modèle de société
néolibéral prenant en otage
l'idéal d'une Europe unie, dotée
d'institutions démocratiques,
mettant en oeuvre la solidarité
dans la liberté, soucieuse de
protéger la nature et non plus
de la dominer, entretenant avec
les autres peuples des rapports
qui respectent leur souveraineté
publique et économique.
Ce que les peuples de France et des Pays-Bas ont sanctionné,
c'est l'incapacité des gouvernements à concrétiser
le rêve européen. Ce qui a été refusé, c'est une Europe
limitée au commercial, à l'économique et au financier.
Il est urgent aujourd'hui, pour sortir de la crise, de
répondre aux questions qui ne sont jamais réellement
posées : quelle Europe voulons-nous ? Voulons-nous une
Europe enfin politique ? Une organisation qui permette
de construire un vrai projet de société ? Bref, une Europe
davantage conforme à l'espérance suscitée voilà un
demi-siècle ?»