Il aura fallu les espérances et les promesses illusoires des cinquante dernières années, leur rage matérialiste, leur libéralisme économique sans frein, le règne des ploutocraties camouflées, un hédonisme vulgaire et une média-cratie triomphante pour que les sociétés en arrivent là où elles se trouvent aujourd'hui, c'est-à-dire dans l'abîme.
Il aura fallu la réification des êtres, les falsifications du réel, le dévoiement des consciences et la forclusion de l'imaginaire pour que les individus, voués à une barbarie douée, en viennent à aimer leur conformisme, leur aliénation et leur vacuité.