Peintre, humaniste et diplomate, Rubens est l'homme de la transition
entre l'Italie et la Flandre, la Renaissance et le Baroque, l'art et l'argent,
la religion et le profane. Il est l'un des premiers grands Européens.
Né en Allemagne, il passe sa jeunesse dans les Flandres, achève
son éducation en Italie où il séjourne à la cour de Mantoue, avant
de revenir s'installer à Anvers, qu'il ne quittera plus que pour des
missions diplomatiques.
À Anvers, Rubens est l'homme le plus riche de la ville, le plus honoré ; son
atelier, où il forme de nombreux élèves, le plus célèbre. Sa renommée
de peintre est telle que les commandes arrivent des cours de France,
d'Angleterre, d'Espagne. C'est dans ce contexte qu'il réalise pour
Marie de Médicis la série du Luxembourg.
Très vite projeté dans le contexte politique de son époque, chargé par
les gouverneurs des Pays-Bas de négocier avec l'Espagne et
l'Angleterre, notamment ce fameux traité anglo-espagnol qui n'est
que l'un des nombreux avatars de la guerre de Trente Ans, Rubens,
conscient de la misère qui l'entoure, s'efforce de trouver une solution
à ces guerres incessantes qui ravagent son pays en garantissant à ses
compatriotes une indépendance par rapport à l'Espagne. À cet effet,
il se dépensera sans compter.
Puisant à l'abondante correspondance du peintre, soulignant le
contexte artistique, politique et économique du temps, l'ouvrage
s'attache autant à l'histoire sociologique qu'à l'histoire de l'art. Il
démontre que le peintre non seulement transfigure le réel, mais
peut aussi le transformer.