Frère de Pierre, André fut le premier apôtre à abandonner sa profession de
pêcheur sur le lac de Tibériade pour suivre Jésus-Christ. Après la Dispersion
des apôtres, les Actes apocryphes d'André rapportent que celui-ci évangélisa
l'Asie mineure et une partie de la Grèce, avant d'être crucifié à Patras, sur les
ordres du proconsul Égée, vers l'an 60. En France, la ferveur dont André faisait
l'objet se traduisit par une large diffusion du toponyme Saint-André. Le culte
de cet apôtre connut son apogée au XVe siècle, lorsque les ducs de Bourgogne,
désireux d'asseoir les fondements de leur état, l'exploitèrent à des fins politiques
et adoptèrent pour emblème l'instrument de son martyre, une croix en forme
de X.
L'iconographie constitue un autre témoignage, non moins probant, de
l'importance de la dévotion que suscitait saint André au Moyen Age. Contrairement
à celle du Christ, la croix de saint André a longtemps revêtu dans les images des
formes et des positions variées, avant de prendre définitivement l'aspect d'un X
au XVe siècle.
De nature complexe, les transformations qui ont affecté la croix de saint André
dans l'art illustrent bien la manière dont le culte, mais aussi d'autres facteurs, en
particulier politiques, pouvaient intervenir au Moyen Age dans la fixation des
caractères iconographiques d'un saint.