Si les différents chapitres de ce livre traitent chacun d'un
aspect particulier de la pensée d'Augustin, ils sont regroupés
en fonction de l'axiome : Noverim me, noverim Te ! «Me
connaître, Te connaître !» La pensée d'Augustin se déploie
entre ces deux pôles inséparables, l'homme et Dieu. Les neuf
premières études sont placées sous le signe du visage de
Dieu ; les neuf suivantes s'attachent à considérer l'homme
dans sa condition temporelle. L'ensemble témoigne de la
logique d'une vie devant Dieu, logique que fait ressortir le titre
de l'ouvrage : Splendeur et misère de l'homme.
Dans chacune de ces pages, Augustin se révèle comme
un inlassable chercheur de vérité, avant comme après sa
conversion :
«Seigneur mon Dieu, mon unique espérance, exauce-moi
de peur que, par lassitude, je ne veuille plus te chercher, mais
fais que toujours je cherche ardemment ta face (Ps 104, 4).
Ô toi, donne-moi la force de te chercher, toi qui m'as fait te
trouver et qui m'as donné l'espoir de te trouver de plus en
plus.»
Augustin entraîne son lecteur dans cette recherche. S'il est
passé pour un maître dans la théologie occidentale, c'est
bien malgré lui. Car nous n'avons qu'un seul maître, le Maître
intérieur, et nous sommes tous à son école. Augustin accepte
tout au plus le rôle de pédagogue. Mais dans ce rôle, il est
indépassable.