Sarah Bernhardt, dont on commémore cette année le quatre-vingt-dixième
anniversaire de la mort, est toujours présente dans
l'imaginaire du public. «La voix d'or» de Victor Hugo était en
avance sur son temps. Outre ses dons artistiques, elle a été la
première star des temps modernes par son sens de la publicité :
que l'on parle d'elle en bien ou en mal, qu'importe, pourvu qu'on
en parle.
Elle considérait que sa vie privée ne concernait qu'elle et s'est
amusée, dans ses fantaisistes mémoires, à égarer sur ses origines,
ses goûts et ses amours. Ce monstre sacré était la fille d'une juive
hollandaise appartenant à une fratrie de six enfants ; cousins,
oncles et tantes l'entouraient et ont pesé sur sa vie. Sa tante
Rosine, avec l'appui de son vieil ami le duc de Morny, la dirigea
vers le conservatoire en vue d'un avenir qui ne l'enchantait pas.
La suite est connue.