Trésor de la mairie de Montreuil (Seine-Saint-Denis), comparable par son importance au Dimanche
à la Grande Jatte de Seurat, le Temps d'Harmonie de Paul Signac suscite encore aujourd'hui admiration
et ferveur. Il fut pourtant totalement incompris de la critique et du public de 1897 alors
que Signac le destinait à l'une de ces maisons du Peuple, les nouvelles cathédrales comme écrivait
alors l'Humanité, pour éduquer le regard et apporter au monde ouvrier un accès à la culture
artistique. Cette petite brochure souhaite lui rendre justice, une grande ambition pour un petit
texte. «L'Âge d'Or n'est pas dans le passé, il est dans l'avenir» disait le sous-titre du tableau.
Âge d'Or dans tous les sens des mots, un âge de splendides couleurs néo-impressionnistes, un
âge tourné vers l'immense espoir de l'époque, un âge enfin bien éloigné des peintures ruralisantes
et passéistes des bâtiments de la IIIe République. Un professeur d'Histoire, également
licencié en Histoire de l'Art, et ses élèves du collège Colonel Fabien de Montreuil, se sont mis à la
recherche des clés pour comprendre les mystères de ce merveilleux tableau. Ils ont rencontré en
chemin Maupassant, Van Gogh, Fourier, Ruskin, William Morris, et ils ont compris que le Temps
d'Harmonie ouvrait bien des portes, qui vont vers le Bauhaus et vers Matisse.