Les sirènes, ces êtres mi-femmes, mi-poissons, que l'on associe
généralement à d'autres créatures fabuleuses, tels les centaures, semblent
avoir toujours hanté notre mémoire collective. En attestent les mythologies
du monde entier qui ont conservé de très nombreuses traditions sur
ces créatures aquatiques.
Image même de la séductrice, la sirène a évolué tout au long des siècles,
abandonnant peu à peu ses ailes pour se doter, à partir du Haut Moyen-Âge,
d'une véritable queue de poisson. De même, à sa vocation de guider les morts
jusqu'au pays de l'au-delà, fut substitué un rôle de femme fatale et dangereuse,
à l'instar de nos Mari-Morgans.
Mais les femmes de la mer ont également un pendant masculin, en la
personne de ces tritons venus tout droit de la mythologie gréco-romaine.
Devenues personnages de contes pour enfants, comme la "Petite
Sirène" de Hans Christian Andersen, les sirènes, océanides, néréides et autres
ondines prennent une toute autre consistance lorsque, soudain, elles apparaissent
aux yeux de témoins privilégiés. De Pline l'Ancien jusqu'à récemment le
capitaine d'un chalutier azerbaïdjanais, nombreux furent ceux qui purent
constater l'existence réelle de ces êtres que l'on aurait tendance à reléguer, un
peu trop vite, au domaine du pur fantasme.
L'étude du problème "sirènes - hommes-marins", effectuée dans
le présent ouvrage avec sérieux et objectivité, mais sans a priori, a amené
les deux auteurs jusqu'à la découverte de ce qui convient d'appeler le
"Peuple de la Mer".