Des deux ânesses qui dormaient dans l'écurie
derrière ma chambre, l'une frappait du sabot dans
la nuit, sur le ciment, me tirant du sommeil. Son
comportement intermittent, imprévisible, singulier,
martelait de la solitude, de l'impatience, quelque
chose que nous ressentons au travers des
bruits, au travers des mouvements du corps qui
nous enferment et nous menacent de ne plus
nous entendre avec nous-mêmes, lorsque nous
tentons de rejoindre la réalité, de nous réveiller.
Ce n'est pas ainsi en dormant auprès d'eux que
nous nous approchons des animaux. Ou est-ce la
seule manière ?