Qui n'a jamais eu peur de perdre un être aimé ? Le sentiment
d'abandon est constitutif de la nature humaine. Mais il
revêt parfois un caractère extrême qui le fige en véritable angoisse.
Or, c'est cette fixion lacanienne que l'auteure entend
réinterroger en la narrant dans un conte.
Autour de la maladie psychosomatique de la pelade, elle
tisse une trame interprétative où Le Petit Poucet de Perrault,
L'Homme aux Loups et Un enfant est battu de Freud viennent
éclairer un enfant abandonné. Non sans humour, elle nous
emmène dans un Au-delà du principe de plaisir et soutient
l'idée insoutenable que dans la souffrance d'abandon loge aussi
une jouissance.
La perte des cheveux apparaît alors progressivement
comme le symptôme d'une perte métaphysique. Destiné à être
manquant, chacun en effet doit résoudre à sa manière l'énigme
insoluble d'avoir toujours déjà perdu quelque chose...