La longévité exceptionnelle de l'Hospice général, acteur
clé de l'aide sociale à Genève depuis 1535, est sans équivalent
dans l'histoire de la pauvreté. A sa création, lors de la
Réforme, il accueillait des orphelins, des veuves, des réfugiés
protestants, toutes sortes de pauvres et malades. Aujourd'hui
il aide des personnes sans emploi, loge des requérants d'asile,
propose des activités aux retraités, épaule des personnes
dépendantes de l'alcool.
Ces missions réunissent des êtres humains, dans toute leur
diversité. Les uns sont meurtris, démunis ou simplement en
quête d'un conseil. Les autres, travailleurs sociaux ou professionnels
de multiples métiers, sont par nature tournés vers
autrui. Autant de destins qui racontent la misère du monde,
la solidarité, la dignité de l'être humain.
L'Hospice général est à l'écoute et se fait témoin. Il constate
les drames et le désespoir. Il observe le réconfort et la reconnaissance.
Il participe ensuite au débat politique, toujours vif
en matière de précarité. L'institution est-elle trop parcimonieuse
avec son aide financière ? Se montre-t-elle au
contraire naïve face aux tricheurs ? Les retraités sont-ils de sa
compétence ? Et si elle renonce à les aider, qui le fera ? Le
filet social genevois apparaît complet, complexe aussi.
Après une partie historique, la plus grande place est donnée
au quotidien de l'Hospice général. «Une autre Genève»
trace le portrait de bénéficiaires et de collaborateurs qui se
rencontrent sur cinquante lieux de travail différents.