La fin de la Guerre froide, la chute du communisme, l'accès
partiel des archives du Vietnam et l'ouverture de ce pays au
monde, qui a permis à des historiens non vietnamiens de mener
à bien leurs recherches sur le terrain, de dialoguer avec leurs
homologues sur place et d'interroger des témoins, ont contribué
à un renouvellement important des études sur le communisme
vietnamien. «Oubliant les tabous», comme l'écrit Christopher
Gosha, qui a dirigé ce dossier, une nouvelle génération de
chercheurs délaisse les approches téléologiques, qu'elles soient
communistes ou nationalistes, pour mettre au jour de nouvelles
sources, de nouvelles interprétations, concernant notamment
les rapports entre les PC français et indochinois, les tentatives
réformistes au lendemain de la mort de Staline, le culte des
martyrs de la révolution ou bien encore la réappropriation par
le parti communiste vietnamien d'une culture traditionnelle...
S'inscrivant dans la continuité de la revue créée en 1982, Communisme,
sous la direction de Stéphane Courtois, est désormais un ouvrage
annuel qui entend poursuivre son étude de l'histoire et de l'actualité
du communisme, sous toutes ses formes et sous toutes les latitudes,
en faisant appel aux chercheurs tant français qu'étrangers.
Outre le Vietnam, l'Asie (l'évolution récente de la Corée du Nord,
les procès des dirigeants Khmers rouges), l'Amérique du Sud (le chantier
du recensement des morts du castrisme), l'Europe (la «rééducation»
dans la Roumanie communiste, le communisme européen et ses
capacités d'adaptation) et la France (splendeurs et misères du Front
de gauche) font ici également l'objet d'études détaillées.