Xi Jinping
La Chine rouge nouvelle génération
Avec l'arrivée au pouvoir de la cinquième génération de dirigeants du Parti communiste en novembre 2012, Xi Jinping est devenu le maître incontesté de la Chine.
Ainsi, pour la première fois, un descendant de grand héros communiste, un « prince rouge », accède à la plus haute marche de l'empire du Milieu. Personnalité tout en contrastes, Xi est l'archétype même du « fils de » de la génération perdue. Son parcours chaotique l'a conduit de la douceur de Zhongnanhai - siège du pouvoir chinois - aux affres de la Révolution culturelle, en passant par les honneurs et les disgrâces, jusqu'à devenir l'héritier en titre du Parti.
Son retour à Zhongnanhai semble ouvrir une ère nouvelle. Il ne s'agit pas là d'un bouleversement de fond, mais d'un changement de style. Plus naturel et décontracté, il n'a pas la rigidité de ses prédécesseurs. Marié à une chanteuse populaire qui a longtemps été plus célèbre que lui, Xi est aussi un homme de son temps, présent sur les réseaux sociaux, en prise directe avec les préoccupations de la société chinoise.
Toutefois, le nouveau n° 1 chinois suscite de nombreuses interrogations : sera-t-il un président éphémère incapable de s'imposer auprès de ses pairs ? Quelle impulsion donnera-t-il à la Réforme ? Se tournera-t-il vers un mode de gouvernement à l'occidentale ou bien s'inscrira-t-il dans la droite ligne de ses aînés ? Alors que s'ouvre son premier mandat, Xi Jinping a conscience de se trouver à un tournant de l'Histoire. Il sait que les défis à relever seront nombreux, tant au plan politique qu'économique et social, avec l'impératif absolu de garder la Chine « aussi stable que le Mont Taishan ».